Dépression – Enfants, ados

La dépression chez les enfants et les adolescents

Les troubles dépressifs, avec les troubles anxieux sont les problématiques les plus fréquemment rencontrées par les psychologues en milieu scolaire. La dépression majeure est assez rare chez les enfants. Birmaher, Ryan, Williamson et Brent (1996) rapportent des taux variant entre 0,4 % et 2,5 %. Au Québec, une étude de Marcotte (sous presse) présentement en cours révèle que 1.6 % des enfants de la sixième année présenteraient un trouble dépressif majeur.

La dépression majeure est plus commune chez les adolescents. Selon le DSM-IV (1996), le taux s’élève entre 5 et 9 %. Dans une étude menée auprès d’adolescents, Lewinsohn et ses collaborateurs ont relevé un taux de prévalence à vie se situant entre 15 et 20 % (Lewinsohn, Rohde, Seeley, Klein et Gotlib, 2000).

Au Québec, une étude effectuée auprès d’un échantillon de 2400 adolescents âgés entre 12 et 14 ans a permis de révéler que 3.4 % des jeunes présentaient un trouble dépressif (Breton, Bergeron, Valla, Berthiaume, Gaudet, Lambert, St-Georges, Houde et Lépine, 1999).

La dépression chez les enfants et les adolescents comporte des conséquences nombreuses et parfois même tragiques. Il y a d’abord les conséquences immédiates, tel l’abandon scolaire, l’isolement des pairs, et dans le pire des cas le suicide (Marcotte et al., 2001).

Plusieurs auteurs ont de plus rapporté la présence d’un rendement scolaire détérioré chez les jeunes dépressifs (Kellam, Rebok, Mayer, Ialongo, et Kalodner, 1994). Il est pourtant impossible d’affirmer si la dépression est une cause ou un effet de la détérioration scolaire puisque peu d’études se sont penchées sur ce sujet.

Principes et stratégies d'intervention en milieu scolaire

Auger (2005) propose aux intervenants en milieu scolaire un ensemble de lignes directives et de stratégies d'intervention auprès des élèves dépressifs. Celles-ci sont liées autant à l’intervention individuelle qu’à l’intervention de groupe, de même qu’au travail auprès des enseignants et du personnel de l’école.

L’auteur suggère d'abord aux intervenants de travailler en collaboration avec les parents, le personnel de l’école, les médecins et les professionnels de la santé à l’extérieur de l’école afin de fournir aux élèves dépressifs des services plus efficaces et mieux coordonnés.

Dans le cadre de son travail dirigé vers l’élève plus précisément, l’intervenant doit, selon Auger (2005):

1. porter une attention particulière aux émotions vécues par le jeune tout en les liant à des évènements précis et à son système de pensées (ex.: par la tenue d'un journal de bord) ;

2. lui faire prendre conscience de ses distorsions cognitives et de son pessimisme (ex.: par la discussion de groupe d'une situation vécue) ;

3. l’aider à se créer un réseau de soutien, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’école, et à développer ses habiletés sociales (ex.: par les jeux de rôles)

4. viser l’augmentation de son niveau d’activité physique (ex.: par un programme régulier d'exercices) et de son niveau d’engagement dans des activités plaisantes (ex.: par le choix d'une activité plaisante par jour parmi une liste pré-établie par le jeune) ;

5. refléter de façon concrète la réussite du jeune et ses progrès au plan de ses habiletés (ex.: par une représentation graphique).

Par rapport au travail fait auprès des enseignants, Auger (2005) propose de les encourager à:

• utiliser des renforcements positifs vis-à-vis les élèves dépressifs (ex.: offrir du tutorat après l’école ou déplacer le bureau de l'élève plus près de l'enseignant) ;
• donner des trucs de mémorisation (la dépression étant liée à des problèmes de mémoire) ;
• être plus souple par rapport aux exigences de travail des élèves dépressifs (la dépression étant liée à une diminution du niveau d’énergie et de concentration).

Par rapport à son propre travail, l’intervenant doit avoir des attentes réalistes et se sentir concerné par son rôle d'éducateur face aux élèves et aux enseignants, sur les symptômes, les causes et les traitements liés à la dépression (Auger, 2005).

L’auteur conclut que des études sont nécessaires afin d’identifier et de valider les interventions faites en milieu scolaire auprès des élèves dépressifs. De cette façon, il sera possible de mieux lier les principes d’interventions suggérés par la recherche avec les interventions praticables en contexte scolaire.

Dépression (médecine). (2006, avril 4). Wikipédia, l'encyclopédie libre. Page consultée le 21:48, avril 5, 2006 (http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=D%C3%A9pression_%28m%C3%A9decine%29&oldid=6469114).

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