Interpréter les informations: bien comprendre

Les informations que traite notre cerveau proviennent de l’environnement, depuis les rayons du soleil jusqu’aux paroles d’un interlocuteur. Nous accumulons ces connaissances du monde puis nous les utilisons pour réagir aux différentes situations. Lorsque nous interprétons, nous activons les informations apprises de nos expériences passées.

Nous construisons ensuite une signification à partir de ce qui nous paraît le plus plausible. Ainsi, chacune de nos interprétations accorde un sens précis aux phénomènes. Elle modifie nos attentes, favorise l’apprentissage et va jusqu’à influencer nos futures interprétations.

Des informations aux interprétations

Le résultat de nos interprétations dépend beaucoup des informations que nous sélectionnons pour comprendre. Et il est possible d’obtenir différentes conclusions lorsque nous interprétons une même situation.

Une constatation intéressante consiste en ce que certaines de nos conclusions sont plus appropriées que d’autres, c’est-à-dire qu’elles nous rendent heureux, alors que d’autres nous plongent dans la détresse. Par exemple, si je conclue que mon avenir sera tissé d’échecs, je n’encouragerai guère mes nouvelles initiatives.

L’interprétation influence notre comportement et dépend des facteurs suivants :

  • nos attentes;
  • nos buts et notre motivation;
  • le nombre de fois que nous sommes confrontés à des informations, comme une situation particulière;
  • l’intensité émotionnelle associée à un événement. Par exemple, nous nous souvenons d’une situation traumatisante même si elle ne s’est jamais reproduite.

Malheureusement, il est difficile d’interpréter de façon valide. Plutôt que de chercher davantage d’informations pour enrichir nos interprétations, nous nous contentons habituellement de sélectionner les éléments qui correspondent à nos attentes et à nos émotions. Or, en effectuant cette espèce de tri, nous laissons nécessairement des informations de côté, ce qui peut nous mener vers les distorsions ou dissonances cognitives.

Interpréter les informations : bien comprendre (infographie)

Interpréter les informations : bien comprendre (infographie)

L’influence de l’interprétation

Notre interprétation des événements modifie constamment la manière dont nous ressentons notre bonheur. Et nous avons beaucoup de difficulté à identifier la cause principale de nos désagréments : nous-mêmes et notre manière d’interpréter!

Après avoir tiré une conclusion dramatique, nous nous apercevons souvent que la situation n’était pas très grave. Nous l’avons tout simplement mal interprétée. Le danger consiste à tenir pour absolument véridique notre conclusion du moment, habituellement marquée d’émotion, et à croire qu’il s’agit de la seule conclusion possible! Ce genre de conclusion forge ensuite des croyances qui modifient notre attitude, laquelle, à son tour, engendre de nouveaux problèmes. C’est le cercle vicieux des distorsions ou dissonances cognitives [lisez aussi l’article sur les dissonances cognitives].

Mais avant d’apprendre à identifier les distorsions ou dissonances cognitives, vous pouvez recourir à un indice de première importance qui vous indiquera qu’un problème couve et que vous pouvez y remédier. Cet indice, fondamental et pourtant si simple, est votre degré de bien-être. Il suffit de partir du principe selon lequel l’humeur noire correspond à toute situation, à toute pensée, ponctuelle ou constante, à cause de laquelle vous vous sentez mal.

Grâce à cet indice, vous reconnaîtrez facilement vos états désagréables et vous serez en mesure de modifier la majorité d’entre eux. Plusieurs de ces états désagréables prennent la forme de pensées négatives ou en sont les conséquences néfastes.

Là encore, les déclencheurs ne se comptent plus : fréquentes périodes de tristesse; mauvaise opinion de soi; sentiments de découragement, de révolte ou de culpabilité; recours machinal à la colère; difficulté à communiquer ou à entrer en relation avec les autres, etc.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce sont vos interprétations erronées qui provoquent la plupart de ces pénibles états. Les événements s’enchaînent, ni plus ni moins : votre interprétation transforme les informations, engendrant des conclusions fausses et des réactions malsaines. Peu importe que les événements soient positifs ou négatifs; votre degré de bien-être résulte inévitablement du sens que vous leur accordez.

L’organisation valide des informations

La quantité et la qualité des informations ne sont que le matériau à partir duquel nous raisonnons. Cependant, il importe également que nous nous intéressions à la manière dont nous organisons ces informations pour en faire du sens. Cette étape est extrêmement importante car, peu importe la qualité et la quantité des informations dont nous disposerons, si nous les organisons mal entre elles, nous en arriverons inévitablement à tirer des conclusions malsaines.

Reprenons l’exemple de l’arithmétique. Imaginez que l’on demande à une personne ce que font « 15 + 5 » et qu’elle répond « 10 ». L’addition indique la manière dont nous devons organiser les nombres pour obtenir le bon résultat. Si cette personne soustrait au lieu d’additionner, malgré la quantité suffisante d’informations dont elle dispose, les nombres, elle obtiendra un mauvais résultat.

Les distorsions ou dissonances cognitives concernent particulièrement cette manière erronée d’organiser les informations entre elles. J’approfondis ce type d’erreurs dans d’autres pages de ce site.

En attendant, vous gagnerez beaucoup à mémoriser les trois axes que nous venons de voir, car ils vous aideront à identifier plus facilement les distorsions ou dissonances cognitives.

La quantité d’informations

Il est étonnant de constater à quel point on se satisfait souvent de conclusions tellement rapides et incomplètes qu’elles ne signifient rien. C’est le cas lorsque l’on affirme, par exemple, que les habitants de tel ou tel pays étranger sont paresseux, sans pour autant que l’on connaisse un seul de ces habitants ni la culture du pays en question, outre le fait que l’on n’y a jamais mis les pieds. Si on réfléchissait un instant, on s’apercevrait tout de suite que l’on se ment à soi-même, car rien ne nous permet de soutenir pareilles conclusions.

Les informations présentes dans l’environnement (qu’elles prennent la forme d’une situation, des paroles de quelqu’un ou d’une évaluation de notre personne) sont beaucoup trop nombreuses pour que nous puissions les détailler toutes. Puisque nous sommes exposés à un flot d’informations trop complexes, nous devons baser nos conclusions sur une part d’incertitude. Malgré cette difficulté, nous sommes toujours en mesure de faire un effort pour que nos conclusions reposent sur une quantité suffisante d’informations.

L’image que j’aime bien employer pour illustrer le fait que nous concluons souvent à partir d’informations insuffisantes est celle de l’équation incomplète. C’est comme si, à la question « 4 + n font combien? », nous répondions avec assurance que cela fait 9, et ce, même si rien ne nous indique la valeur de la variable «n». Nous décidons pourtant, sans égard aux informations disponibles, que la réponse est « 9 ». Imaginez à quel point il peut devenir absurde de s’obstiner à conclure sur un sujet pour lequel nous ne disposons résolument pas d’informations suffisantes. Nous procédons néanmoins de la sorte à tous les jours.

La qualité des informations

Si la quantité d’informations disponibles est problématique, leur qualité l’est peut-être encore davantage. Même si nous disposons d’une multitude d’informations sur un sujet, si elles sont inexactes ou sans rapport avec le sujet du raisonnement, nous aboutirons encore à de fausses conclusions. Ainsi, la validité consiste à nous assurer que les informations utilisées dans notre raisonnement sont pertinentes. Dans ce cas, nos conclusions auront de bonnes chances d’être vraies.

Par exemple, un homme m’a déjà affirmé qu’il fallait être riche et populaire pour être heureux. Je lui ai alors demandé ce qui l’avait amené à cette conclusion et il m’a répondu que les personnes qu’il voyait dans les médias, apparemment riches et célèbres, lui semblaient heureux. Malgré son impression, cet homme ne disposait pas d’informations véritablement pertinentes pour évaluer le bonheur des autres. Certes, les médias véhiculent des valeurs et montrent les gens sous un jour favorable, mais cela ne nous permet aucunement de savoir si une personne est heureuse au fond d’elle-même.

Pour prendre un exemple absurde, c’est comme si à la question « Que font 24 + 6 » nous répondions « Non, merci »! Cet exemple est comique parce qu’il nous semble incohérent. Malgré des informations suffisantes, l’équation complète, nous concluons d’une manière qui n’a rien à voir avec les mathématiques! La relation entre les informations et la réponse n’est pas pertinente, tout comme il est impossible de connaître le bonheur des gens à partir de leurs prestations télévisuelles.

Il est primordial d’interpréter correctement un quantité suffisante d’informations pertinentes afin d’aboutir à des conclusions justes. Cette vision juste des choses, du monde qui nous entoure, nous permettra plus facilement d’atteindre le bonheur en nous donnant les moyens de faire les bons choix.

Bibliothèque

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Vidéos

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Autres ressources

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dissonance_cognitive

Author: Nicolas Sarrasin

Nicolas Sarrasin est l'auteur de plusieurs livres de psychologie et de développement personnel dont il offre maintenant l’ensemble du contenu gratuitement sur son site. Obtenez son ebook (pdf de 60 pages) et son programme "Objectif Développement", tous deux gratuits, à partir de cette page: www.nicolassarrasin.com/ressources.

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