Sarrasin, Nicolas – Contrer les distorsions cognitives – 2
Sommaire de l'article
Comment ne pas faire soi-même son propre malheur ?
Contrer les distorsions cognitives – 2
Par Nicolas Sarrasin, auteur, formateur et conférencier
Article paru dans le magazine Vivre, vol. 5(1), 2005, p. 42-45.
La généralisation
Cette distorsion cognitive est extrêmement courante. La généralisation consiste à exagérer des informations limitées en croyant qu'elles se manifestent toujours de la même manière. S'il est vrai que le soleil le lèvera inlassablement sur l'horizon, il n'est pas très constructif de croire que les autres nous rejetteront toujours…
La sélection des informations
Cette distorsion consiste à choisir certaines informations plutôt que d'autres lorsque nous interprétons une situation. Et parce que les informations que nous sélectionnons restent limitées, elles ne fournissent pas une vision globale de la dite situation. Au niveau personnel, cette distorsion est nuisible lorsque nous nous concentrons sur de petits détails futiles à notre sujet. Prenons l'exemple de Sylvie, qui redoute l'anxiété. Pour cette raison, elle se concentre sur le moindre signe corporel qui trahit un tel état. De ce fait, ce sont ses appréhensions qui occasionnent son stress; plus elle veut éviter l'anxiété, plus elle devient anxieuse…
Le fait de nous concentrer sur des informations positives peut aussi nous rendre malheureux ! C'est le cas de l'idéalisation. Lorsque nous sélectionnons les informations qui sont associées à des idéaux ou à des espoirs irréalistes, nous les utilisons pour dévaluer notre quotidien qui, lui, est bien réel. Les effets négatifs sont nombreux : envie, aigreur, rancœur, jalousie et insatisfaction.
D'autres encore se concentrent systématiquement sur les informations négatives qui proviennent autant des événements présents que passés. Quel meilleur moyen d'être malheureux que de voir seulement ce qui nous fait défaut ? Cette forme de fatalisme nous fait croire que nous sommes condamnés au pire tandis que le ressentiment déterre soigneusement nos souvenirs les plus désagréables.